Marseille : Lidl condamnée en appel pour le suicide d'un de ses salariés

Rédigé le 17/01/2020


L’entreprise Lidl a été condamnée en appel pour « faute inexcusable » dans le suicide d’un de ses salariés, Yannick Sansonetti, sur son lieu de travail en 2015

 
Ce vendredi, la cour d’appel d'Aix-en-Provence​ a confirmé la peine envers l’enseigne Lidl, condamnée pour « faute inexcusable » dans le suicide d’un de ses salariés, Yannick Sansonetti, en 2015, a appris 20 Minutes auprès de la famille de Yannick Sansonetti.
 
 

Le 29 mai 2015, Yannick Sansonetti était retrouvé pendu dans l’entrepôt Lidl de Rousset, dans les Bouches-du-Rhône, dans lequel il était embauché en CDI depuis plusieurs années.

« Une pression managériale très forte »

En 2018, le tribunal des affaires sociales de Marseille avait déjà condamné Lidl pour « faute inexcusable ». L’entreprise était reconnue responsable dans ce décès pour ne pas avoir agi alors même qu’elle avait été alertée par l’Inspection du travail des « risques psychosociaux » que courait le salarié. Un suicide très médiatisé, notamment après la diffusion d’un numéro du magazine Cash Investigation sur le harcèlement au travail. Selon le jugement du tribunal de grande instance, Lidl devait verser 90.000 euros à la veuve, aux enfants et à la mère de Yannick Sansonetti.

Dans son arrêt, la cour d’appel d’Aix-en-Provence rappelle que, selon des « témoignages précis et circonstanciés de divers collègues de travail de Yannick Sansonetti », « les cadres et agents de maîtrise étaient soumis à une pression managériale très forte depuis l’arrivée d’un nouveau directeur », peu avant le suicide de ce salarié.

 

Toujours selon la cour d'appel, les salariés étaient soumis « à une amplitude de travail journalière déraisonnable, leur ajoutant des missions de façon imprévisible, sans leur donner de moyens de travail adaptés aux objectifs donnés mais en mettant systématiquement en doute leur capacité de travail.» La cour d’appel a condamné Lidl au versement d’une indemnité de 2.000 euros chacune à la mère et la compagne de la victime pour les frais de justice engagés. Contactée, l'avocate de Lidl n'a pas donné suite à nos sollicitations à l'heure où ces lignes sont écrites.