Suicide à Leclerc : "un management infantilisant"

Rédigé le 23/01/2020


Employé chez Leclerc et délégué syndical, Maxime Chery a mis fin à ses jours le 11 janvier sur son lieu de travail. À l’occasion de ses obsèques ce mercredi, le secrétaire général FO Yves Veyrier est revenu sur le rapport au travail et le respect des salariés.

Ils sont venus lui dire au revoir et lui rendre hommage. Membres de la famille, amis, collègues et camarades syndiqués se sont massés dans la salle du crématorium de Vandoeuvre, ce mercredi matin, pour la cérémonie d’adieu à Maxime Chery, délégué Force Ouvrière qui s’est donné la mort ce 11 janvier dans l’enceinte de l’hypermarché qui l’employait depuis 16 ans. Et après un long conflit avec l’un de ses supérieurs.

Comme plusieurs proches lors de la cérémonie, dont Frédéric Nicolas, secrétaire de l’union départementale FO, Yves Veyrier, secrétaire général du syndicat, a pris la parole pour saluer cet homme « militant engagé, camarade debout et droit, qui s’est battu pour la cause des salariés et la justice sociale ».

Le n° 1 de FO déplorant « un conflit terrible et insupportable » à l’origine de cette issue fatale, est ensuite revenu sur ces « méthodes de management infantilisantes qui peuvent être dangereuses, qu’elles soient délibérées ou appliquées par méconnaissance de la gestion des hommes. Aujourd’hui, on réduit souvent les salariés à des travailleurs, mais il s’agit d’abord d’hommes et de femmes ».

S’il cite notamment le groupe France Télécom, récemment condamné pour harcèlement moral suite à une vague de suicides, Yves Veyrier pointe du doigt la grande distribution et sa « logique de compétitivité permanente. Le système de la franchise impose d’importantes contraintes qui retombent sur les échelons intermédiaires ; si ceux-ci sont mal formés, ou si la prévention est insuffisante, on en arrive à ces drames ». Un milieu où, en raison du temps partiel et des horaires souvent décalés, « les salariés ont du mal à se croiser et à se parler, ce qui complique encore les choses ». Et d’inviter le personnel à se rapprocher d’un syndicaliste ou d’une union départementaleen cas d’isolement ou de mal-être.

Le décès de Maxime Chery, lui, fait toujours l’objet d’une enquête. « Mais la justice devra faire son travail et, tout comme la famille, FO engagera des procédures », conclut Yves Veyrier. La FGTA-FO - branche de la confédération à laquelle adhérait Maxime Chery - a notamment indiqué son intention de porter plainte avec constitution de partie civile.