Système U et Carrefour rejoignent Casino dans une démarche d'étiquetage du bien-être animal

Rédigé le 07/02/2020



Carrefour et Système U viennent de l'annoncer : ils rejoignent une démarche déjà engagée par d'autres acteurs portant sur la mise en place d'un étiquetage qui précise le niveau de bien-être animal. C'est également le cas de l'entreprise coopérative Galliance, productrice de volailles. Ces trois acteurs ont décidé de s'allier à cette initiative lancée en 2017 par l'enseigne de grande distribution Casino, ainsi que par trois ONG. Les Fermiers du Sud-Ouest et les Fermiers de Loué avaient de leur côté déjà rejoint la démarche.

Leur objectif ? Déployer une étiquette donnant des informations sur le bien-être des animaux commercialisés. Elle se trouve pour le moment uniquement sur les poulets vendus par Casino, Loué et les Fermiers du Sud-Ouest. L'étiquetage devrait donc maintenant s'étendre aux volailles vendus par Carrefour et Système U. Les créateurs de cette initiative espèrent la voir rapidement généralisée à l'ensemble des poulets commercialisés, avant de pouvoir à terme l'étendre à tous les autres animaux.

 

Comment fonctionne l'étiquette ? Une note de A (niveau supérieur) à E (niveau minimal) est attribuée et indiquée directement sur l'emballage. La note permet de donner des renseignements sur différents critères de bien-être animal : la naissance, l'élevage, le transport et même l'abattage des animaux. Un dessin précisera aussi le mode d'élevage : parcours arboré, accès extérieur, bâtiment etc. Près de 230 critères ont été mis en place pour parvenir à ce barème. Une fois par an au minimum, un audit doit être réalisé au sein des exploitations par des contrôleurs externes pour vérifier que les critères de notation sont bien respectés.

Interdiction d'ici fin 2021 du broyage des poussins mâles 

Le code civil en France reconnaît depuis 2015 les animaux comme "des êtres vivants doués de sensibilité" (Art.515-14). Ce qu'on qualifie de "bien-être animal" comprend notamment la santé, l'état physique et mental de l'animal, la satisfaction de ses besoins physiologiques et de ses attentes. Ainsi que la possibilité d'exprimer son comportement naturel. Jusqu'à maintenant, aucun étiquetage n'était allé aussi loin concernant les animaux. On trouve par exemple sur la coquille des œufs une note de 0 à 3 mais ce barème ne prend en compte que les conditions d'élevage des poules.

 

La démarche d'un étiquetage harmonisé sur le bien-être animal a été lancée en avril 2017 par Casino et trois ONG : CIWF France (Compassion In World Faming), qui s'intéresse aux conditions d'élevage des animaux, LFDA (La Fondation Droit Animal), qui défend la condition animale, et l'OABA (Oeuvre d'Assistance des Bêtes d'Abattoirs), qui s'occupe des conditions d'abattages des animaux.

Le ralliement de Carrefour et Système U arrive dans un climat favorable à la défense du bien-être des animaux. Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume vient notamment d'annoncer la fin d'ici 2021 du broyage des poussins mâles et de la castration à vif des porcelets.