Publicité comparative : les grandes marques font condamner Lidl

Rédigé le 24/05/2020


La cour d'appel de Paris a condamné dans son arrêt du 31  janvier 2020 le discounter allemand pour publicité comparative illicite.

 

Un euro symbolique, c'est la somme dont a écopé Lidl le 31 janvier 2020 sur décision de la cour d'appel de Paris. En juin 2016, Prodimarques, désormais fusionnée avec l’Ilec, avait assigné l'enseigne de hard discount devant le tribunal de commerce pour publicité comparative illicite. Au cours d'une vaste campagne de publicité multimédia (TV, radio, affichage, presse), en avril 2016, Lidl présentait vingt-cinq de ses produits comme identiques à ceux de vingt-cinq grandes marques. Dans des spots TV, des acteurs, après dégustation, déclaraient aimer autant les produits de l'enseigne allemande que les autres marques tout en mettant en avant leurs prix bas. "Deux 'j’aime', mais pas au même prix", rappelle l'Ilec dans son communiqué.

 

L'association Prodimarques avait estimé que Lidl trompait le consommateur à travers cette campagne de publicité. Dans son arrêt du 31 janvier 2020, la Cour d’appel de Paris lui a donc donné raison et a condamné le discounter allemand à 1 € symbolique. Une décision de principe comme l'avait réclamé Prodimarques. Les juges ont relevé le caractère subjectif de ces comparaisons, d'autant qu'aucun critère objectif n'était pris en compte. "Le goût est par nature personnel et variable selon les habitudes alimentaires et la sensibilité de chacun", a estimé la justice, relayée par l'Ilec.

 

Sollicité par Capital, Lidl a confirmé avoir été condamnée sur le fondement de la publicité comparative à verser 1 € de dommages et intérêts. "La cour d'appel a cependant souligné que les études sur lesquelles se fondaient Lidl avaient été sérieusement menées. Le format inédit de ces publicités relevait techniquement pour de la publicité comparative selon la cour d'appel, d'où la condamnation à 1 €. Lidl accepte pleinement la décision de la cour d'appel."