Le groupe Carrefour a annoncé ce jour avoir signé un accord exclusif avec l’entreprise canadienne Food-X Technologie pour la fourniture de sa suite logicielle destinée à la préparation des commandes en ligne dans l’alimentaire. Soit un nouvel outil pour optimiser sa rentabilité.   

Renforcer ses capacités e-commerce dans l’alimentaire. C’est l’objectif annoncé du nouveau partenariat technologique que le groupe Carrefour vient d’annoncer avec l’entreprise canadienne Food-X Technologie. Cette dernière a développé une plate-forme de gestion des commandes en ligne qu’elle commercialise en mode Saas (Software as a service). "Ce partenariat technologique avec Food-X est enthousiasmant. Il va nous permettre de renforcer l’efficacité de nos opérations e-commerce et de déployer, dans l’un de nos marchés stratégiques, une approche innovante pour bâtir une activité e-commerce rentable et responsable dans l’alimentaire, tout en procurant à nos clients une expérience digitale de premier plan", indique Amélie Oudéa-Castéra, Directrice e-commerce, data et transformation digitale du Groupe Carrefour.

En effet, on touche ici quasiment au Saint-Graal de l’e-commerce alimentaire car si les convoyeurs, transstockeurs ou autres robots jouent en rôle important dans la préparation des commandes pour tenir les cadences, c’est le pilotage central qui fait toute la différence. Or, dans l’alimentaire, ordonnancer correctement les commandes à un haut rythme se révèle particulièrement complexe et demande un savant dosage d’intelligence artificielle.

Sur ce sujet, Ocado Technologies a déjà largement fait parler de lui, notamment depuis la signature avec le groupe Casino et Monoprix, mais l’approche commerciale semble différente avec Food-X Technologie. Le canadien se positionne comme une plate-forme de gestion, avec une offre logicielle à la demande, alors que le concurrent anglais est sur une offre clé en main, incluant bâtiment et robots spécifiques et une prise de participation dans l’entreprise

La Belgique en pays pilote

Dans le cadre de cet accord exclusif couvrant dans un premier temps le marché belge, Carrefour va, d’ici mi-2021, intégrer en mode SaaS (software-as-a-service) les outils du canadien qui vont de la prise de commande à la livraison du dernier kilomètre, en passant par un système de planification et d’ordonnancement des commandes basé sur de l’intelligence artificielle, ou encore des algorithmes d’emballage intelligents optimisant l’utilisation de l’espace dans les véhicules de livraison et une technologie de gestion dynamique et efficiente des itinéraires.

Carrefour va bâtir son premier centre de préparation de commandes en Belgique qui servira autant pour le click&collect que pour la livraison à domicile. En complément de ce pilote, Carrefour et Food-X envisagent d’étendre leur partenariat à d’autres géographies non seulement en entrepôts mais aussi dans les magasins dotés d’une réserve pour la préparation des commandes e-commerce (modèles dits ‘hybrides’). Un modèle que Carrefour expérimente en France avec la start-up Exotec en créant des zones des mini-entrepôt (micro-fulfilment).

Des ambitions clairement affichées dans l’e-commerce

Cette annonce va de pair avec les déclarations qu’Alexandre Bompard, p-dg de Carrefour, en février dernier qui assurait alors vouloir "se focaliser sur l’excellence opérationnelle pour gagner en rentabilité. L’e-commerce alimentaire n’est pas rentable. Et il ne l’est d’ailleurs pour personne. Quand on a vocation à être leader, il faut aller sur ce segment. Nous n’avons pas vocation à perdre de l’argent durablement. Il faut le rendre plus profitable, et nous sommes entrés dans cette phase. On a construit le front office, les équipes sont là. Alors qu’avant nous n’avions pas de modèle…"

Rappelons que le distributeur ambitionne de réaliser d’ici à 2022 un chiffre d’affaires e-commerce de 5 milliards d’euros, soit plus de 20% de part de marché, avec l’e-commerce.

Vidéo de présentation de Food X :