L'ex-dirigeant du Carrefour Market d'Arudy (franchisé) condamné pour harcèlement moral

Rédigé le 06/10/2020


L'ancien patron du Carrefour Market d'Arudy, en Béarn, a été condamné ce lundi à six mois de prison avec sursis probatoire. Le tribunal lui reproche des faits de harcèlement moral sur plusieurs salariées du magasin entre 2017 et 2018.


Les images sont encore nettes dans l'esprit des victimes. Elles racontent comment, peu à peu, elles sont venues travailler la boule au ventre au magasin Carrefour Market d'Arudy. Leur patron de l'époque les "ridiculisait", les "menaçait", les "rabaissait". Au départ, cet homme de 52 ans ne reconnaissait pas ses torts. Mais à la barre, la lecture des faits l'encourage à s'adoucir. "Je regrette de les avoir blessées." Quatre employées ont porté plainte. 

Le patron arrivait parfois à la caisse en faisant des reproches aux caissières, devant les clients"Il nous humiliait", racontent-elles. Un jour, il s'est adressé à une employée, après l'avoir observée à travers les caméras de vidéosurveillance : "Je trouve que vous n'avez pas d'allure, quand vous marchez."

Parfois, le gérant demandait aux employées de ranger les rayons d'une certaine façon, pour leur dire le lendemain qu'il fallait faire l'inverse. 

Harcèlement sur fond d'alcool

L'évènement de trop s'est déroulé dans l'un des bureaux du magasin"Il m'a coincée dans la pièce, explique une salariée. Il m'a demandé de prendre la porte, mais il était alcoolisé alors je ne l'ai pas fait."

"J'ai cru que j'allais m'en prendre une"

L'enquête a montré que des faits similaires s'étaient déroulés dans son ancienne entreprise, dans le Gers. Les employés du Carrefour Market d'Arudy s'inquiètent aujourd'hui du futur projet professionnel de leur ex-patron. L'homme souhaite monter une entreprise d'aide à la personne. "Je serai suivi", assure-t-il.

Le tribunal de Pau le condamne à six mois de prison avec sursis. S'il respecte les obligations imposées pendant un an et demi, il n'ira pas en prison. L'ancien gérant doit donc répondre à un suivi pénitentiaire et se soigner. Les parties civiles sauront en mars à combien s'élève leur indemnisation.