L'ouverture des magasins sans salarié n'est pas sans conséquence... la preuve !

Rédigé le 04/05/2021


Le Géant Casino de Fréjus était ouvert le 1er mai en mode libre service. Rebutés par l’attente aux caisses automatiques, les clients ont fait demi-tour, laissant la marchandise dans les rayons.

La société de consommation dans toute sa splendeur: samedi 1er mai, les portes du Géant Casino étaient ouvertes en mode libre-service.

Les clients s’y sont rendus en nombre mais au moment de payer, seules les caisses automatiques étaient ouvertes.

Forcément, avec une vingtaine de caisses et chacun qui doit se débrouiller pour scanner, peser, payer, sans oublier que les machines n’acceptent que les paiements par carte bancaire ou via l’application Casino Max, les files d’attente sont devenues longues, très longues.

Trop pour certains clients qui ont tourné les talons. Si certains ont pensé à remettre les produits frais dans les rayons, d’autres n’ont pas eu ce réflexe, et ont tout abandonné devant les caisses et dans les allées de l’hypermarché.

Ce dimanche matin en prenant leur service, les salariés ont donc découvert cent soixante-huit chariots éparpillés dans la grande surface. Ils ont dû tout trier et ranger, le sec à sa place sur les étagères des gondoles, mais il était trop tard pour les aliments frais et surgelés, qui sont partis à la casse. En tout l’équivalent de neuf chariots remplis de viande, charcuterie, laitages, fromages…, ont été jetés à la poubelle. À une époque où de pauvres gens font la queue devant les Restaurants du Cœur et d’autres associations caritatives pour manger, d’autres n’ont pas même le respect de la nourriture.

Les syndicats ont également réagi, car pour eux ce fonctionnement est déjà un problème: "La Confédération française démocratique du travail a toujours été contre le principe des caisses automatiques et l’ouverture des dimanches et jours fériés, rappelle Abir Henni, représentante de la CFDT. Les clients sont livrés à eux-mêmes, il n’y a que des agents de sécurité qui surveillent pour éviter les vols. Aujourd’hui, le métier de caissière évolue, comme dit la direction, mais dans le mauvais sens selon nous. Il est en train de mourir, voué à disparaître. Certaines voient l’avantage d’être payées un peu plus en travaillant le dimanche, mais c’est une vision à court terme car à long terme elles n’auront plus d’emploi. Le pire, c’est que ce sont des personnes qui ont les plus petits contrats, des temps partiels, avec les plus petits salaires". Et d’ajouter: "Ce système d’ouverture sans personnel est honteux, j’ai écrit au directeur pour lui demander de ne pas réitérer cela".