Blois : à l'appel de Force Ouvrière, les salariés des Carrefour Market Quinière et de la Chaussée-Saint-Victor se sont rassemblés le 8 février devant la préfecture.

Rédigé le 09/02/2018


Si la grande manifestation des salariés de Carrefour prévue le 8 février devant le siège du groupe à Massy a finalement été reportée au 1er mars en raison des intempéries, le rassemblement organisé par Force Ouvrière en fin de matinée devant la préfecture du Loir-et-Chef a, lui, bien eu lieu. Une dizaine d'employés des deux supermarchés Carrefour Market Quinière et de La Chaussée-Saint-Victor se sont retrouvés devant les grilles de l'édifice, rejoints par des salariés des autres entreprises.

Même si les deux magasins ne sont pas concernés par les 273 fermentures annoncées il y a quelque jours par Carrefour, l'inquiétude est réelle. Marie-Christine Vlody, déléguée du personnel du supermarché Quinière, dans lequel travaillent près de 50 salariés, avoue s'interroger sur son avenir. "Ce n'est que le premier plan. Qui nous dits qu'il n'y auras pas d'autres fermetures derrière ?"

Sa grande hanite à elle comme à toutes ses collèges, c'est que ne soit acté un jour un passage en franchise comme ce fut le cas du Carrefour Market Chavy il y a trois ans. Eric Gondy, secrétaire général FO du Loir-et-Cher, estime que ce changement de direction a fait perdre aux salariés entre 15 et 20% de leurs revenus "Sans parler des compressions des effectifs" déploire-t'il.

Pas question donc d’accepter un changement de statut. Estelle Barillet et Rachel Gherram, qui travaillent depuis des années au supermarché de La Chaussée-Saint-Victor (50 salariés également), ne veulent surtout pas en entendre parler. « Aujourd’hui, nous bénéficions de bonnes conditions et percevons des primes d’intéressement et d’objectifs ainsi qu’un 13e mois. Déjà que nous n’avons pas grand-chose, il est hors de question de perdre ces avantages. Beaucoup d’entre nous sont au Smic. » Les propos rassurants tenus par leur direction n’ont pas suffi à les convaincre.

“ Des règles de morale ” Au micro, Eric Gondy insiste sur la nécessité de faire pression sur les dirigeants du groupe. « Auparavant, Carrefour privilégiait le dialogue social. Cette époque semble, hélas, révolue. Il y a une grande violence d’annoncer sans concertation 2.400 suppressions de postes et probablement beaucoup plus. Il faut se battre pour obtenir au moins des sommes de départ dignes. On est en France. Il y a des règles de morale à respecter. »

La Nouvelle République - 09/02/2018  Henri Brissot